Description
Par Ivan Rioufol.
En 2013, les Français oubliés sont entrés dans l’histoire. La société civile, exaspérée par les erreurs collectives de ses dirigeants, s’est durablement imposée comme un nouvel acteur incontournable, dans une sorte de coup d’Etat soft.
Les élites, qui n’ont rien vu venir de cette insurrection populaire disparate, sont désormais forcées d’écouter ce nouveau pouvoir et, bien souvent, de lui emboîter le pas. Ce ne sont plus les leaders des partis mais des personnalités atypiques qui font descendre des milliers de mécontents dans les rues. C’est un fait : la gauche ne porte plus la contestation citoyenne. Elle a pareillement perdu la bataille des idées, que la droite convalescente tarde à récupérer.
Une continuité se dévoile aisément, au fil des blocs-notes hebdomadaires de l’année 2013 : celle d’un monde politique hébété et perdant pied tandis que montent en puissance la France des Invisibles et le poids des réalités. « Touche pas à ma France », rugit en septembre le député communiste André Gérin. L’injonction est d’autant plus justifiée depuis la publication sur le site du premier ministre, en novembre, des cinq rapports commandés par lui afin de tirer un trait sur l’intégration, au profit de l' »inclusion » permettant de « faire France »; en réalité de défaire la France. Sous prétexte d’appliquer à la lettre la non-discrimination des minorités, les textes, cosignés par dix ministres, proposent le mode d’emploi de la dénationalisation du pays. Une même « préférence immigrée » habite la gauche. Mais elle n’est pas du goût des « petits Blancs » nécessiteux.
Que le gouvernement prenne garde : les Français vigilants ont désormais les nerfs à vif. « Touche pas à ma France » est le cri de ralliement que je leur propose pour 2014.
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